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mardi 26 juin 2012
lundi 25 juin 2012
mercredi 20 juin 2012
Islamisme et théocratie
Comment gouverner sans éviter
le totalitarisme religieux dans le monde arabe ?
Le 21 février 2012, Rached
Ghannouchi, président du Parti Ennahdha, déclarait au journal algérien
Al-Khabar « les salafistes me rappellent ma jeunesse, n’ayez donc crainte
d’eux, ils nous annoncent une culture et ne menacent pas l’ordre
général. »
Le
monde arabe entame une révolution politique et culturelle depuis la chute des
pouvoirs dictatoriaux qui a suivi la révolution tunisienne.
Mais
tous les dictateurs de cet univers imprégné de religion et de fondamentalismes
de toutes sortes, ne sont pas encore
partis. À la place de régimes démocratiques « laïques », on voit des
États marqués par la présence, dans les gouvernements, d’Islamistes allant des
plus « modérés » aux plus « fondamentalistes ». Il est ainsi
clair que le passage de l’autoritarisme à la démocratie, telle qu’elle devrait
être, ouverte sur les libertés individuelles d’expression, de croyance, de
parité est encore un très long chemin à faire.
En
Tunisie, un parti salafiste vient d’être autorisé sous le nom de « Parti al-Islâh » Parti de la Réforme , dont le chef
Mohamed Khoja a assuré à Reuters qu’il respecterait la démocratie et le
caractère civil de l’État tunisien. Si les salafistes ont évité la provocation lors
de la grande manifestation du 1er mai, dans l’Avenue Habib Bourguiba
à Tunis, ils n’ont pas pu s’empêcher de contester le refoulement, par les
autorités tunisiennes, de Hassan Kattani et Omar El Hadouni, à l’aéroport Tunis
Carthage, deux salafistes radicaux connus pour les attentats du 16 mai 2003 à Casablanca qui ont tué 56
morts dont 12 kamikazes. Condamnés pour « endoctrinement des
Islamistes », ils ont bénéficié d’une grâce royale depuis février dernier.
On peut donc objecter de suite que si ces salafistes étaient prédisposés à agir
dans le respect de la loi, de la démocratie et de la paix en évitant la violence
contre ceux qui ne leur ressemblent pas, ils n’auraient jamais manifesté devant
l’aéroport de Tunis. Je me demande donc si M. Hassan Kattani parle au nom de
tous les salafistes de Tunisie ou uniquement en son nom propre.
L’arrivée
du mouvement salafiste en tant que mouvement politique et son officialisation
récente est un événement à ne pas négliger car il est non aléatoire. Il est le
fruit de ce long rapport d’entraide que l’on a vu, dans les actes, depuis la
chute de l’ancien pouvoir. Un rapport d’entraide, de collaboration sur le
terrain, puisque les salafistes n’ont pas pu participer aux élections du 23
octobre 2011.
Étant
les soldats d’Ennahdha sur le terrain ils agissent concrètement dans le sens d’une soi-disant « réforme »
d’esprit à purifier de son côté occidentaliste, de son arabisme laïque et de
son universalisme humaniste et pacifiste. C’est pourtant l’esprit tunisien
nourri de complexité culturelle.
Le
nom qu’ils donnent au parti est plus que révélateur de leurs intentions dont on
a vu et pesé les dangers par leurs différents actes de barbarie sur des civils
innocents, des journalistes, des artistes et peintres et même sur la police. Ces
dernières semaines ont vu des actes de terrorismes sur le terrain, que le parti
Ennahdha et notamment sa tête pensante (Ghannouchi) se sont permis de justifier
par des arguments qui ne tiennent pas.
Une
main basse sur le pays, prépare activement les prochaines élections, celles qui
seront officielles et qui vont réellement décider du sort des Tunisiens.
Aussi,
le gouvernement actuel s’est attaché et acharné à distribuer des postes-clés
aux seuls partisans d’Ennahdha et après avoir cousu leurs bouches, les blessés
de la révolution menacent dans un des récents sit in de coudre aussi leurs yeux.
En
même temps qu’Ennahdha tisse sa toile de fond dans l’infrastructure politique,
elle lâche les salafistes sur le peuple et les présente comme des Tunisiens
fidèles à leur pays. Tout le monde a bien vu qu’ils n’ont aucune culture
tunisienne, formés en Afghanistan et en Arabie Saoudite, ces jeunes sont
déracinés de leur culture originelle et ont du mal à vivre dans leur propre pays
avec leurs familles et plus généralement le peuple dont ils sont issus.
Cet
avènement d’un parti salafiste se trouve être la réponse d’Ennahdha aux élections estudiantines dans les
Universités où ils se trouvèrent extrêmement minorés et du regroupement massif
d’un bon nombre de démocrates autour d’un parti unificateur, initiative menée
par Béji Caïed Essebsi.
Passé
cette période de calme au cours de laquelle les Salafistes ont réussi à
officialiser leur parti et à le faire reconnaître, on voit depuis trois ou
quatre semaines une recrudescence des violences : attaque d’un poste de
police à la ville de Jendouba avec des cocktails Molotov, des gros couteaux et
certains avec des sabres ; attaque de vendeurs de boissons alcoolisées
dans cette même ville, le même jour ; attaque des artistes[1]et
des journalistes et télévisions à Tunis et récemment à la Marsa et Sousse, conflits
dans des villes comme le Kef, prise de la ville de Sejnane à Bizerte
par des salafistes qui mènent les autochtones par le bout du net en leur
imposant la pratique des rituels religieux tels qu'ils l'entendent et j'en
passe… L'enfer de ces gens ne fait que s'accroître et même la police ne peut
rien faire pour eux. Les forces de l'ordre sont démunies de toute autorité, les
pauvres habitants de la ville sans cesse menacés et violentés en cas de
désobéissance. …
De
son côté, Ennahdha, fidèle à son projet initial de museler les différentes
instances du pays, licencie des juges pour les remplacer par d’autres de leur propre
rang, place des gouverneurs dans toutes les communes et villes et commence à
agir en toute légitimité pour lancer la prochaine campagne électorale[2],
certains affirment même que ce sont les fond publics qui sont utilisés à cet
effet !!
Lorsque
certains ont a voté pour des intégristes religieux, ils ont cru avoir fait un
cadeau au bon Dieu, mais qui en a profité ? C’est Ennahdha, dans une quête
folle du pouvoir. Ce n’est pas le sort des jeunes chômeurs qui l’intéresse, ce
fut un argument de force de sa dernière campagne en même temps qu’une
conception théocratique du parti : étant islamiste, il a une légitimité
divine. Étant majoritaire dans la Constitution, sa place est sacrée et on
jouera sur le divin et le sacré pour culpabiliser les plus niais et les plus
croyants. À l’aveuglement d’un parti dogmatique, tyrannique, s’ajoute celui de
pauvres croyants dont l’objectif est le paradis au milieu des Houris.
Pauvre
Tunisie ! Alors que ce petit pays pacifique fit vibrer le monde par un
soulèvement sans précédent, brisant les chaînes d’une longue dictature qui a
duré vingt-huit ans, il montre au monde entier son incapacité à concrétiser ses
vœux de démocratie, de liberté, son attachement à l’humanisme depuis des
millénaires.
Bien
qu’une partie importante de la population formée d’intellectuels moderniste
luttant contre l’obscurantisme, cette dernière force semble gagner du terrain
avec beaucoup d’assurance[3] :
on compte en effet plus de 80 ministres, 16 des 24 gouverneurs du pays sont du
parti Ennahdha, sans compter les anciens du RCD qui ont été transformés pour
servir le seul parti qui doit subsister malgré tout. Ennahdha est en train de
perpétrer le chemin déjà suivi par l’ancien président et son régime, il agit de
l’intérieur, aidé financièrement et politiquement de l’extérieur par le Qatar,
encouragé par les États-Unis. C’est dans ce sens que l’on entend maintenant
dire haut et fort que la politique d’Ennahdha et bien celle du RCD.
On
ne comprend que très mal cet engouement pour les partis religieux dans le monde
arabe. À l’heure où les peuples aspirent à plus de démocratie, certains se
veulent porteurs d’une culture islamique toute autre avec des valeurs nouvelles
fondamentalistes et prêchant le
renfermement dans le culte.
Le
XXIème siècle est décidément un siècle religieux, comme l’avaient annoncé
certains penseurs. Mais de là à voir que les plus fondamentalistes de l’Islam
se servent à la fois des avancées techniques et de la religion comme une arme
pour étouffer une révolution culturelle qui pourrait apporter richesse et profondeur
à la pensée politique de l’Arabe en général. La religion devient ici un frein à
l’épanouissement personnel des hommes et des femmes, un moteur de répression et
une manière caduque de penser le monde.
Aussi,
la religion ne peut plus embrasser la sphère politique, mais devra se suffire
de la sphère personnelle. On ne peut continuer à perpétrer ces violences
explicites qui caractérisent les dogmes. Violence contre la libre pensée,
violence contre ceux qui ne veulent plus pratiquer ou croire, violence contre
des innocents dont le seul souci est de vivre dans la paix, violence pour le
seul plaisir de voir souffrir l’autre. Le suicide récent d’un cyber activiste tunisien est un cri de désespoir dont beaucoup
ignorent sans doute l’ampleur, dont beaucoup ignorent la souffrance psychique
et intérieure qui l’a provoqué… Comment peut-on continuer à vivre avec une
telle réalité ? Comment vivre avec les nouvelles règles du jeu salafiste
et islamiste de façon générale ? Comment accepter l’indignité dans
laquelle la Tunisie se trouve aujourd’hui, gouvernée par des hommes qui n’ont
du pouvoir que le désir ? Comment peut-on permettre aujourd’hui que des
partis religieux soient autorisés après les crimes commis contre la société
tunisienne, contre les civils, les autorités policières qui n’ont même plus le
droit de se défendre contre les violences commises à leur égard ?
La
question posée dans cet article est donc rhétorique du fait de l’avènement
évident et irrévocable du religieux en politique depuis les récents soulèvements
dans le monde arabe. Ne sont là que les signes précurseurs d’un monde qui se
prépare à sombrer dans l’obscurantisme ? En Tunisie, certains sont
inquiets face à l’occupation sur le terrain politique de ces Islamistes, toutes
tendances confondues, certains autres ayant déjà bien digéré le discours
officiel des gouvernants actuels sont sûrs que ces salafistes barbus ne
pourront jamais nuire à la société, étant de pauvres personnes, sujettes à
toutes sortes de misères et dont une bonne partie a fait de la prison.
On
pense que tout va bien… Est-ce que tout va bien ? L’avènement des
Islamistes au pouvoir dans le monde arabe n’est pas un hasard de l’histoire,
mais un projet préparé, travaillé, longuement échafaudé. Ce retour en force des
religions est bien le signe du désespoir des Arabes musulmans dans un monde où
tout va si vite et leur demande de changer de culture, d’évoluer et de vivre
l’Histoire qui est en cours.
C’est
aussi le rêve d’un retour au califat, comme cela a été annoncé par Jbali, le Premier
Ministre tunisien pendant la campagne électorale d’octobre 2011.
C’est
de même l’appropriation du pouvoir, après des années d’isolement, par un groupe
islamiste qui a changé de nom comme on change de chemise afin de prendre des
allures de parti religieux modéré.
C’est
le signe que le religieux travaille dans les méandres des sociétés arabes, dans
leurs plis les plus secrets depuis des années et que le fruit de ce travail a
si bien mûri : un Islam combattant et violent explose à la figure des plus
modernistes, des plus démocrates et des plus laïques.
C’est
enfin un bon barrage à l’évolution du reste du monde arabe vers des régimes
laïques, non monarchiques, plus démocratiques. L’Arabie Saoudite et le Qatar
ont bien œuvré pour bloquer toute infiltration d’idéologies progressistes dans
leurs univers respectifs marqués par le pétrodollar, la corruption et surtout
la vieillesse des gouvernants qui n’ont plus rien à donner à leurs peuples, incapables
de construire un nouvel humanisme.
La
suite de cette décevante épopée qu’est celle du « printemps arabe »
n’est pas sans nous réserver des surprises, le futur nous le dira.
[1] Ce message a été posté su Facebook le 10 mai « DES SALAFISTES SONT VENUS À LA ABDELYA ACCOMPAGNÉS
D'UN HUISSIER NOTAIRE ET D'UN AVOCAT ET ILS VONT INTENTER UN PROCÉS CONTRE
ARTISTES ET GALÉRISTES. ILS ONT DONNÉ UN ULTIMATUM POUR QUE LES OEUVRES SOIENT
DÉCROCHÉES LORS DE LEUR PROCHAINE VISITE À 18H ! TOUS À LA ABDELYA À PATIR DE 17H
POUR DÉFENDRE LA
LIBERTÉ D'EXPRESSION OU LA LIBERTÉ TOUT
COURT!""
lundi 18 juin 2012
Je viens de recevoir ce message de soutien aux artistes tunisiens. Je tiens à dire que l'avenir de la Tunisie ne tient qu'entre les mains de ceux qui veulent se battre, chacun par ses moyens propres, pour que les Lumières remplacent l'obscurantisme et le fanatisme qui déteignent le beau ciel bleu, ensoleillé de ce pays qui est un pont entre Orient et Occident, un peuple ouvert sur les cultures et sur le monde dans ses diversités, un peuple hospitalier et chaleureux, qu'est le peuple tunisien. Pour bien comprendre ce qui se passe, il ne faut pas être très intelligent, car l'obscurantisme est une dégénérescence de l'esprit. Le peuple tunisien a une histoire, une culture et un héritage indéfectible, ces gens-là, venus des prisons et de l'exil ne pourront jamais le transformer, s'il se tient fier fidèle à ses principes et à son identité. Signez cette pétition car c'est justement de l'art et de la culture qu'il est question, c'est du rêve et de l'humanisme que bâtissent les artiste, intellectuels et comédiens tunisiens. L'heure est à l'urgence.
"Je pense que vous avez suivi l’actualité tunisienne, ces derniers temps. En voici un bref récapitulatif :
A partir de là, c’est l’effet boule de neige : des fanatiques s’attaquent au Palais Abdelliya qui a abrité l’événement, détruisant et brûlant des œuvres d’art ; des appels au meurtre des artistes sont lancés ; des biens privés et publics sont incendiés ; des confrontations ont lieu entre extrémistes et policiers ; on déplore des dizaines de blessés et même un mort dans les rangs des fauteurs de troubles Salafistes… Au lieu d’apaiser les tensions et de rétablir la vérité au sujet des œuvres exposées, les membres du Gouvernement accusent les artistes d’attaquer les symboles de l’Islam. Nos gouvernants ne font ainsi qu’entretenir la confusion dans l’esprit du commun du peuple et participer à sa scission.
Et pour couronner le tout, notre propre ministre de tutelle, M. Mehdi Mabrouk, ministre de la culture, a contribué à cette mise à l’index des créateurs et est allé encore plus loin en décidant de fermer l’espace Abdelliya et en portant plainte contre les organisateurs du Printemps des Arts, jetant ainsi en pâture les artistes à la vindicte populaire. Des responsables, comme l’Imam de la Zitouna, l’équivalent de la mosquée Al Azhar en Egypte (http://www.tuniscope.com/index.php/article/14137/actualites/tunisie/fdfdds-481415), ou de chefs de groupes Salafistes, appellent carrément au meurtre de nos artistes.
Désormais, bon nombre d'artistes reçoit des menaces de mort tous les jours via les réseaux sociaux, appels téléphoniques et SMS.Le Syndicats des Artistes Plasticiens a annoncé dans sa conférence de presse qu’il portait plainte contre 3 ministres, dont celui de la Culture.Nous vous adressons cette lettre, chers collègues, amis des arts et de la liberté, afin que vous nous supportiez face à cette nouvelle Inquisition. Nous vous demandons de bien vouloir rédiger des communiqués exprimant votre solidarité aux artistes tunisiens.
Pour avoir un impact fort et efficace, ce communiqué doit être officiel et signé par un maximum de syndicats et d’associations des différents secteurs de l’Art (arts plastiques, cinéma, danse, théâtre, musique…)Une dénonciation internationale la plus vigoureuse possible qui pourrait être adressée à ce gouvernement et qui circulerait à travers la presse et le Net représenterait un désaveu extraordinaire qui obligera à préserver les libertés de conscience, de création, d'expression et la vie des artistes.La situation est gravement critique, votre soutien et votre engagement pour notre cause sera une action des plus salutaires.En vous remerciant à l’avance de votre soutien.Collectif tunisien pour l’art, la culture et les libertés
Et pour couronner le tout, notre propre ministre de tutelle, M. Mehdi Mabrouk, ministre de la culture, a contribué à cette mise à l’index des créateurs et est allé encore plus loin en décidant de fermer l’espace Abdelliya et en portant plainte contre les organisateurs du Printemps des Arts, jetant ainsi en pâture les artistes à la vindicte populaire. Des responsables, comme l’Imam de la Zitouna, l’équivalent de la mosquée Al Azhar en Egypte (http://www.tuniscope.com/index.php/article/14137/actualites/tunisie/fdfdds-481415), ou de chefs de groupes Salafistes, appellent carrément au meurtre de nos artistes.
Désormais, bon nombre d'artistes reçoit des menaces de mort tous les jours via les réseaux sociaux, appels téléphoniques et SMS.Le Syndicats des Artistes Plasticiens a annoncé dans sa conférence de presse qu’il portait plainte contre 3 ministres, dont celui de la Culture.Nous vous adressons cette lettre, chers collègues, amis des arts et de la liberté, afin que vous nous supportiez face à cette nouvelle Inquisition. Nous vous demandons de bien vouloir rédiger des communiqués exprimant votre solidarité aux artistes tunisiens.
Pour avoir un impact fort et efficace, ce communiqué doit être officiel et signé par un maximum de syndicats et d’associations des différents secteurs de l’Art (arts plastiques, cinéma, danse, théâtre, musique…)Une dénonciation internationale la plus vigoureuse possible qui pourrait être adressée à ce gouvernement et qui circulerait à travers la presse et le Net représenterait un désaveu extraordinaire qui obligera à préserver les libertés de conscience, de création, d'expression et la vie des artistes.La situation est gravement critique, votre soutien et votre engagement pour notre cause sera une action des plus salutaires.En vous remerciant à l’avance de votre soutien.Collectif tunisien pour l’art, la culture et les libertés
Moez Mrabet
Collectitunisien.acl@gmail.com"
jeudi 17 mai 2012
vendredi 4 mai 2012
dimanche 29 avril 2012
Conseil supérieur de l'islam au -dessus du pouvoir législatif tunisien
Informations brèves:
Informations brèves:
Certains s'étaient réjouis que la Charia ne soit
pas reprise à l'article 1 de la Constitution tunisienne; ils se sont
réjouis trop vite et Ennahda loin de déclarer forfait vient d'inventer
un autre projet encore plus subtil: créer un Conseil national islamique
au-desus du pouvoir législatif une sorte de guide spirituel de la
révolution... Ceci ne vous fait pas penser à ce qui s'est passé en Iran
qui s'est doté d'une institution proche avec Guide suprême . On voit
bien qu'Ennahda n'en finit jamais avec le pouvoir religieux Et dire que
ce parti se faisait applaudir en France il ya quelque temps!!!!! ''Les Tunisiens devront encore attendre. Ce pressentiment nous a été confirmé hier par la députée Karima Souid.
La
célèbre constituante binationale du parti Ettakatol, connue pour sa
sortie fracassante pour la défense du dialecte tunisien et de l’emploi
du français dans ses interventions au sein de l’ANC, s’est exprimée en
termes clairs. Aucune date n’est arrêtée à ce jour pour discuter du
premier mot de la première ligne du premier article.
En revanche, nuance-t-elle, le président de l’Assemblée le dit et redit, nous faisons tout pour finir la rédaction de la Constitution avant la fin de l’année. Karima Souid précise encore : «Nous croyons savoir que la rédaction du préambule de la Constitution serait déjà prête»; la députée a employé le conditionnel.
Ainsi, si rien n’a été écrit à ce jour, si aucun calendrier n’est encore fixé, les discussions concernant le projet de loi de finances, les débats au sein des commissions concernant le choix du régime, présidentiel ou parlementaire, ou encore les auditions de certaines figures de la société, vont bon train, à l’instar de celle qui vient d’avoir lieu avec Néjiba Hamrouni, présidente du Syndicat des Journalistes Tunisiens.
Dans ce cas, vous êtes en mesure de nous dire, quels sont les points d’accord et de désaccord, demandons-nous. Et la députée de répondre: «Comme tout le monde le sait, il n’est plus question de l’application de la charia dans la constitution. En revanche, des voix prônent la création d’un conseil supérieur de l’islam qui se placerait au-dessus du législateur, des lois et des institutions, puisqu’il serait en droit de légiférer». Et à ce niveau selon la députée, se pose la question fondamentale : que veut-on faire de la Tunisie ?
«On est à la recherche du consensus, dit-elle, nous discutons au sein de la commission des instances constitutionnelles, notamment, des thèmes comme le pluralisme des médias, le contrôle de l’action des forces de l’ordre et de la sécurité et la séparation du politique et du religieux».
L’élue du peuple, militante comme elle se définit, précise que les fondamentaux au sein d’Ettakatol restent les mêmes, l’attachement à l’identité arabo-musulmane et parallèlement une aspiration indéfectible pour instaurer un État de droit, où règne le respect des libertés individuelles. «Nous défendons l’instauration d’un régime républicain civil», déclare-t-elle. Et sans ambages, elle cite Vincent Geisser, sociologue et politologue, spécialiste de l’Islam qui avait déclaré que la Tunisie ne peut pas passer d’une dictature imberbe à une dictature à barbe. «Le Conseil supérieur de l’Islam se charge d’organiser le champ religieux»
En revanche, nuance-t-elle, le président de l’Assemblée le dit et redit, nous faisons tout pour finir la rédaction de la Constitution avant la fin de l’année. Karima Souid précise encore : «Nous croyons savoir que la rédaction du préambule de la Constitution serait déjà prête»; la députée a employé le conditionnel.
Ainsi, si rien n’a été écrit à ce jour, si aucun calendrier n’est encore fixé, les discussions concernant le projet de loi de finances, les débats au sein des commissions concernant le choix du régime, présidentiel ou parlementaire, ou encore les auditions de certaines figures de la société, vont bon train, à l’instar de celle qui vient d’avoir lieu avec Néjiba Hamrouni, présidente du Syndicat des Journalistes Tunisiens.
Dans ce cas, vous êtes en mesure de nous dire, quels sont les points d’accord et de désaccord, demandons-nous. Et la députée de répondre: «Comme tout le monde le sait, il n’est plus question de l’application de la charia dans la constitution. En revanche, des voix prônent la création d’un conseil supérieur de l’islam qui se placerait au-dessus du législateur, des lois et des institutions, puisqu’il serait en droit de légiférer». Et à ce niveau selon la députée, se pose la question fondamentale : que veut-on faire de la Tunisie ?
«On est à la recherche du consensus, dit-elle, nous discutons au sein de la commission des instances constitutionnelles, notamment, des thèmes comme le pluralisme des médias, le contrôle de l’action des forces de l’ordre et de la sécurité et la séparation du politique et du religieux».
L’élue du peuple, militante comme elle se définit, précise que les fondamentaux au sein d’Ettakatol restent les mêmes, l’attachement à l’identité arabo-musulmane et parallèlement une aspiration indéfectible pour instaurer un État de droit, où règne le respect des libertés individuelles. «Nous défendons l’instauration d’un régime républicain civil», déclare-t-elle. Et sans ambages, elle cite Vincent Geisser, sociologue et politologue, spécialiste de l’Islam qui avait déclaré que la Tunisie ne peut pas passer d’une dictature imberbe à une dictature à barbe. «Le Conseil supérieur de l’Islam se charge d’organiser le champ religieux»
jeudi 26 avril 2012
mercredi 25 avril 2012
lundi 23 avril 2012
dimanche 22 avril 2012
vendredi 20 avril 2012
jeudi 19 avril 2012
lundi 9 avril 2012
dimanche 8 avril 2012
Tunisie : finalités d’un gouvernement théocratique
Depuis que le parti Ennahdha occupe le pouvoir provisoirement
en Tunisie, la mise en place d’un système théocratique au gouvernement, dont
les finalités tournent autour d’une autre islamisation du pays, prend de plus
en plus de force. Une islamisation lente et progressive, inspirée, à contre
courant, du concept, mais toujours sans les contenus, de la politique des
étapes chère à Habib Bourguiba, celle-là même qui a permis la réforme de
l’Esprit engagée par le fondateur de la Tunisie moderne, celle-là même qui,
grâce aux Lumières dont Bourguiba s’était bien nourri, a placé l’Homme au
centre des préoccupations du pays : l’éducation gratuite pour tous et
toutes et la réforme du code du statut personnel de la femme.
Au vu des derniers événements, des
grandes et violentes manifestations salafistes, que ce soit dans l’Université où
récemment au Bardo, à l’Avenue Habib Bourguiba où des comédiens du théâtre de
Tunis furent lapidés et violentés, la modération politique affichée par Ennahdha n’est qu’une façade.
On avait vu, dès le début, le
travail sur le terrain des salafistes, autorisé et béni par Ghannouchi,
lui-même salafiste, et ses acolytes, est une preuve que ces deux courants se
tiennent sur une même perspective : le Djihad pour la cause de l’Islam. Leur
politique perd tout son sens sans l’apport de l’Islam.
Dimanche 24 mars dernier, Les
salafistes ont appelé à tuer les juifs, le ministre des affaires religieuses à
assassiner Monsieur Béji Caied Essebsi à qui on a proposé de prendre en charge le
pays après la révolution et qui prépara les élections du 23 octobre 2011. Il
est parti du gouvernement pour laisser la place à ceux qui ont été élus. Il a
récemment réuni dans un seul front une cinquantaine de partis démocrates autour
d’un nouveau Parti Destourien où
Bourguiba symbolise l’unité populaire et l’inspirateur d’un combat pour les
Lumières faisant ainsi front aux obscurantismes qui secouent le pays.
Le 7 avril dernier, des chômeurs
diplômés, dans un élan de désespoir total face à ce qui se passe dans le
gouvernement Ghannouchi, car c’est bien lui qui mène la danse, ont décidé de
manifester pacifiquement[1]. La
police et les gendarmes, envoyés par le Ministre de l’intérieur, lui aussi
Nahdhaoui, ont violenté les manifestants par des coups et des gaz lacrymogènes.
Une manifestation à l’occasion de la fête des martyrs, le 9 avril prochain, est
prévue par tous les partis de l’opposition, dans toutes les Avenues Habib
Bourguiba de toutes les villes de Tunisie, est annoncée ouvertement et le
Ministre décide d’interdire toute manifestation ce jour-là et dans ces endroits
précis portant le nom du combattant suprême, celui qui a lutté, malgré la
souffrance et l’exil, malgré les tentatives de découragements et les menaces du
colon, pour rendre la liberté à son pays. Il y est arrivé. Les avenues Habib
Bourguiba prennent alors un symbolisme beaucoup plus profond : celui de la
liberté, de la lutte contre les obscurantismes, pour le progrès infini de
l’homme, pour une politique de l’homme et non contre lui.
Le 5 avril, deux jeunes tunisiens
diplômés et au chômage, publient une BD caricaturale du prophète de l’Islam,
ils sont écroués pour atteinte à la morale[2]. Où
va-t-on ?
Au pouvoir, le nouveau premier
Ministre issu d’Ennahdha, détient
selon des sources sûres, une liste de 7000 nahdhaouis
à mettre sur des postes politiques. Il est
en train de nommer des gouverneurs du même parti dans plusieurs villes : à
Zaghouan, le beau-frère de M. Dilou et à Nabeul récemment où même un agneau a
été sacrifié, à l’entrée du gouvernorat. On prépare les alliés proches du parti
pour les prochaines élections gouvernementales qui devraient avoir lieu aux
environ du 24 octobre 2012. Les dates ne sont pas encore fixées et
officialisées. On prépare peut-être aussi, comme l’ont signalés des partis
démocrates tunisiens, un coup d’Etat constitutionnel. Une dictature avec tous
les accessoires est progressivement mise en place. C’est cela la nouvelle
démocratie dont aspirent les Tunisiens ? Permettez-moi d’en douter très
fort.
On bouillonne de rage, le progrès
infini et indéfini si cher à Habib Bourguiba prend encore et toujours une place
de choix dans un pays comme la Tunisie.
Une véritable Politique de
l’Homme est en germination dans un univers où les forces théocratiques tentent,
dans des soubresauts désespérés, mais fermement et bien sérieusement, de
développer leur projet hégémonique.
« Les salafistes avaient plus
peur de Ben Ali que de Dieu. C’est bien réel !! Si ce dernier revenait
avec sa milice impitoyable, il les raserait tous d’un coup », disent
certains sur Facebook. Ils ont malheureusement raison.
Le peuple a libéré le pays de
cette dictature, permit à ceux qui furent opprimés d’arriver au pouvoir et à
leurs amis salafistes de retourner au bercail après des années d’exil à
l’étranger. Il a libéré d’autres des prisons. Ces religieux, sortis de
l’oppression et de la torture, sont en train de faire subir, au peuple
libérateur, leur violence, la même qu’ils ont subie, la barbarie, dont ils ont
eux-mêmes été victimes et qu’ils ont acquise dans l’exil.
Les salafistes et autres
religieux de leur trempe sont nourris de haine et de talion. Ils ne peuvent
imaginer qu’en Tunisie on ne puisse être comme eux, qu’on refuse d’adhérer à
leur plan, qu’il y ait des personnes athées en Tunisie, laïques, démocrates,
assoiffées de tolérance et de liberté, ne demandant que le respect mutuel. La
pensée tunisienne n’est pas une pensée islamiste, elle est douée d’intelligence
car profondément complexe. Elle porte les empreintes de divers peuples et
cultures qui ont traversé ses ports, qui s’y sont installés, qui se sont
mélangés aux autochtones, qui ont donné non seulement de leur temps, mais aussi
de leur sang, de leurs pensées, elles aussi complexes car nourries d’autres
ports et pays qu’ils ont traversés avant d’arriver en Tunisie.
La Tunisie est une mosaïque de
couleurs : si berbère, carthaginoise, si romaine, grecque et espagnole, si
italienne, turque et française, si arabe, occidentale et orientale. Les Islamistes
auront du pain sur la planche et ils le savent : ils sont incapables de
changer des siècles d’héritage sculpté dans l’Esprit tunisien, inscrit sur son
sol, gravé comme sur une pierre au plus profond de la mémoire de cette
population toujours tunisienne. Il ne s’agit pas là d’un chauvinisme mesquin,
c’est un universalisme qui inscrit la Tunisie parmi ces peuples intelligents
qui ont toujours su être là, lorsque l’Histoire leur donna rendez-vous. Le
passé du pays l’atteste en tout point de vue ! La capacité qu’a un
Tunisien à s’intégrer là où il est, hormis dans un pays d’obscurantisme, est
une preuve de son universalité. S’il devient obscurantiste, c’est parce qu’il a
été trop longtemps en contact avec la barbarie, ce qui est d’ailleurs commun à
l’humanité
Le danger d’un régime
théocratique est celui du l’immobilisme, c'est-à-dire de la dictature sur le
long terme. Concevoir un État immuable, sous un ornement démocratique, avec un
parlement où les religieux, parce qu’ils ont plus de sièges que d’autres, font
les lois, parce qu’ils se sont investis d’une cause religieuse, et les
appliquent, les imposant au peuple dont elles n’émanent pourtant pas. Le modèle
de l’AKP auquel se sont référés les chefs d’Ennahdha n’est désormais plus
parfait et les dernières élections législatives ont permis d’équilibrer les
forces politiques et pousser ainsi l’AKP à négocier au lieu d’imposer comme il
le faisait avant. En Turquie, beaucoup d’intellectuels sont emprisonnés, des
écrivains, journalistes, de libres penseurs qui tiennent tête au gouvernement
islamiste toujours en place depuis douze ans. Comme tout gouvernement
islamiste, comme tant de dictatures du Moyen-Orient et de l’Orient arabe, comme
ces despotes de l’Afrique et du Maghreb, il s’arrangera toujours pour y rester
le plus longtemps possible.
Au Mali, c’est Al-Qaeda qui mène
le jeu, formée par Qaddafi, et on ignore le sort d’un peuple si pauvre, si
miséreux..
La démocratie ne peut se
construire dans l’Islamisme, il faut le dire haut et fort. Ces Islamistes tunisiens
ont leurré le monde entier en prétendant la modération, une valeur dont ils
ignorent le sens et la pratique. Ils se sont comparés à l’AKP turc alors qu’ils
se révulsent dès qu’ils entendent le mot « laïcité ».
Passionnés et assoiffés de
pouvoir, ils aspirent à mettre à genoux un pays libre et qui s’est donné les
moyens les plus forts pour montrer au monde entier qu’il est capable de
construire une démocratie sans contraintes religieuses.
Le rideau est tombé, la mascarade
finie. La liberté est encore à trouver. La révolution est toujours en marche…
[1] Voir l’article suivant
mais les liens sont difficile à coller à cause de la censure qui s’est mise en
place sur l’Internet afin d’étouffer les mouvements de répressions qui se
mettent en place depuis un moment
[2] Cet événement a été relaté
dans le New York Times à ce lien http://www.nytimes.com/2012/04/06/world/africa/tunisia-jails-2-for-facebook-cartoons-of-prophet.html?_r=1&src=tp&smid=fb-share
.
lundi 2 avril 2012
Le Tunisien : une dimension méditerranéenne qu’atteste la génétique
"Lorsqu’on lit l’histoire de la Tunisie, on se rend compte de la diversité de notre patrimoine culturel. Des successions d’invasions ont toutes laissées leurs traces sur notre pays, traces que l’on voit sur les ruines mais aussi dans notre mode de vie et même notre aspect physique. Nous sommes tunisiens et nous nous réclamons avec fierté d’un passé prestigieux, mais lorsqu’on se penche sur ce passé et que nous saisit le vertige devant l’immensité de notre histoire, immédiatement vient à l’esprit la question la plus importante qui soit : qui sommes-nous? Si vous posez la question à l’homme de la rue, il vous répondra sans hésitation : «je suis arabe», pourtant dans ce mélange de peuples, de civilisations issus de conquêtes multiples par des conquérants venus de la mer ou du désert, il est très difficile de savoir qui est finalement le Tunisien. La réponse vient de chercheurs qui ont étudié la génétique de la population tunisienne et leur recherche sur le chromosome «Y» a montré que la grande majorité de nos gènes, environ 60%, est berbère, de sorte qu’en fait, nous ne sommes arabes que dans une proportion de 20% seulement; quant au reste de nos gènes, c’est un mélange de romains, vandales, juifs, turcs, espagnols et français. Concernant cette dernière origine, l’étude a montré que nous sommes génétiquement plus proches des Français que ne le sont nos voisins Algériens et Marocains. Y aurait-il eu plus de mariages mixtes chez nous? Enfin, une deuxième étude, basée sur les microsatellites génomiques, a trouvé que la population qui nous ressemble le plus génétiquement serait aujourd’hui la population marocaine. Ainsi donc, voilà de quoi nous remettre dans le contexte historique et géographique, en sachant finalement que le Tunisien est un berbère arabisé avec plusieurs apports essentiellement d’origine européenne. De quoi consolider l’idée d’une dimension méditerranéenne dont la Tunisie se réclame volontiers".
vendredi 23 mars 2012
Une amie en France vient de me tranférer une lettre dont le contenu en dit long sur les menaces que subit la Tunisie depuis l'arrivée des théocrates sur la scène politique et sociale. Je sais qu'une opposition s'est mise en place, mais il faut de la stratégie, descendre au niveau du peuple, aller vers les gens, faire du porte-à-porte, rencontrer les personnes en difficulté, leur demander soutien et les encourager, leur donner espoir en commençant à construire un projet de Politique de l'Homme, expliquer, expliquer et montrer les limites des politiques théocratiques et leur incpacité à gérer les problèmes qui miment la société et l'économie tunisiennes de l'intérieur, montrer leur irréalisme, leur unique désir de pouvoir et le projet hégémonique qu'ils sont en train de mettre en place. La pression doit être faite pour inciter le gouvernement provisoire à fixer les échéances pour les prochaines élections gouvernementales et légistlatives. Il n'y a plus de temps à perdre !!
"Bonjour
Nul besoin d'aller écouter les conférences pour savoir ce qui se passe en Tunisie. rien ne vaut le contact direct'' sans intermédiaire''
Ex
a) graves incidents de l'Université de la Manouba( chère à mon cœur puisque j'y ai enseigné les sciences économiques il y a près de 25 ans): trois mois de protestation des salafistes pour imposer la niqab( alors qu'il ya moins de 100 étudiantes dans cette université ) Samedi dernier, la manif a dégénéré, les étudiants salfistes ont brulé le drapeau tunisien ( devant une foule médusée) et l'ont remplacé pendant plusieurs heures par le drapeau noir salafiste , symbole de l'obscurantisme et de la haine de l'Occident . Le Gouvernement n'a rien dit. Qui croyez_vous que le Ministre Ben Salem a critiqué? Non pas les salafistes, mais le Président de l'Université pour avoir pris la décision ( courageuse et éclairée) de bannir la burqa, et en lui reprochant d'être à l'origine du fiasco!!!!! . Les salafistes réclament toujours l'autorisation du port de la burqa dans toutes les Universités, celle de la Manouba y étant considérée comme l'Université phare. Si elle tombe, les autres tomberont demain. Au même moment à Gafsa , la plus importante Université de province, le même phénomène s'est reproduit et tous les étudiants anti-salafistes( qu'on appelle gauchistes en Tunisie maintenant!!!!) sont en grève et les facultés fermées dans cette ville
b)- prêcheurs et imans étrangers : le gouvernement délivre sans difficulté des visas à tous les imans d'Arabie saoudite qui ont même le statut d'invités pour prêcher dans les grandes mosquées pendant une semaine et ils changent ensuite de mosquée. Les prêches contre l'Occident sont enflammées, et contre la France en particulier présentée comme Satan pour avoir conçu le concept de laïcité
c)- barbes pour les jeunes Tunisiens qui entrent pour leurs vacances dans le pays: elle est '' oralement'' recommandée à l'arrivée dans leurs villes d'origine en province surtout par des '' comités d'accueil'' Les '' locaux'' l'ont pour la plupart
d)- langue française: les émissions ( notamment sur le Canal national 7) y ont été volontairement réduites; secrètement il se murmure même que lentement on voudrait imposer l'anglais comme 1ère langue étrangère . Les cours publics en français diminuent sauf pour quelques instituts de la région de '' Tunis capitale'' . Pour apprendre le français il faut payer des cours privés Il ne restera pas grand chose de notre héritage culturel
f) - effectifs du parti Ennhada: pour parader à la 1ère place on n'a pas fait dans le détail: les militants ont pendant des mois parcouru les campagnes pour faire des dons ou cadeaux ( scolaires, médicaux etc...) dans toutes les familles pauvres ( la majorité du pays) mais ont exigé en retour de ces dons copie de la CI des bénéficiaires , lesquels ont été ainsi enrôlés malgré eux dans le parti. Conséquence: le parti a pu prétendre avoir 1 million d'adhérents avant ls élections. On sait de quelle monarchie pétrolière les fonds relatifs à ces dons pouvaient venir( idem pour le finacement de la campagne à l'américaine du parti avec écrans sur les places dans les villes) Ennhada ne pouvait pas perdre
g) discours ambigu et impuissance tactique du parti à prendre des décisions sociétales, divisé entre dogmatistes et réalistes mais l'avantage est aux islamistes qui ne semblent pas être apeurés par le salafisme contrairement à ce qui se passe en Egypte où l'armée toute-puissante veille à toute compromission
C'est cela la Tunisie d'aujourd'hui. Il faudra de plus attendre la rentrée scolaire 2012 en octobre pour voir comment le matériel pédagogique a évolué. Dans certains lycées on a renoncé à aborder les thèses darwiniennes de l'évolution, trop contraires au Coran
Quant aux femmes, elles seront à coup sûr les perdantes mais il faudra voir de ''combien'', si on peut le mesurer . Le diable est dans le détail mais il faut savoir qu' Ennhada a des députées '' female'' qui prêchent pour une réorientation coraniste des droits de la femme. Présentées par des femmes ces orientations devraient mieux passer On a pensé à tout
Et pourtant il ya encore des citoyens formidables dans ce pays mais encore minoritaires et non structurés dans une absence totale de société civile ... Il manque cruellement d'ONG locales
TOUT CECI N'ANNONCE RIEN DE BON MEME SI ENNHADA FINANCE DE PLUS EN PLUS DE COLLOQUES SPECIEUX EN FRANCE(AVEC L'ARGENT DE QUI VOUS SAVEZ) POUR ESSAYER DE MONTRER UN AUTRE VISAGE. DANS LES ANNEES 60 L'URSS FAISAIT DE MEME AVEC LE PCF....JE N'Y VAIS PLUS SACHANT D'AVANCE CE QUII Y EST DIT ET PAS DIT
Quant à l'économie on en parlera une autre fois ais il n'est pas improbable que des flux migratoires nouveaux se produisent vu l'absence totale de croissance . Et l'Europe dans tout cela? Vaste programme Le salaire moyen est de 180€/ mois
Bien à vous
Pr JP E "
mardi 20 mars 2012
lundi 19 mars 2012
dimanche 18 mars 2012
vendredi 16 mars 2012
jeudi 15 mars 2012
Tunisie postrévolutionnaire
Le choc des cultures
À l’heure où se joue l’avenir démocratique du monde arabe, les
aspirations tunisiennes et arabes de façon générale, sont de deux
tendances : un penchant progressiste moderne, et un autre nourri d’une
obsessionnelle régression avec le rêve d’un monde soumis à la religion. Laquelle
va finalement triompher ? La position des Islamistes au pouvoir les met
dans une situation fragile qui démontre d’ores et déjà leur incapacité à
diriger des peuples épris de libertés et de démocratie, aspirant à recouvrir
les Devoir Fondamentaux de l’Homme.
Nous assistons à un projet de
transformation de la société tunisienne, étonnés, ahuris, scandalisés et
choqués par ce qui se passe depuis l’arrivée des Islamistes sur la scène politique.
Pays moderne, considéré comme la
Grèce de l’Afrique du nord, la Tunisie a, et demeure encore le fleuron des
acquis fondamentaux quant aux droits de la femme, à l’éducation et à
l’ouverture au monde. Aux confluents de l’Europe, de la méditerranée, de
l’Orient et de l’Afrique, la Tunisie s’affiche, fidèle à son histoire, une
mosaïque des civilisations, un monde où toutes les cultures s’y sont intégrées
sans réticences aucunes, parce qu’elles y ont trouvé la chaleur du climat et
des peuples qui l’ont habité. C’est mon pays.
Les Islamistes, toutes tendances
confondues, sont des individus dogmatiques, leurs préoccupations
majeures : changer les mentalités, opprimer et inférioriser les femmes,
instituer la charia, créer une société selon les préceptes coraniques,
participer à instaurer un VIème califat, projet d’envergure des régimes
islamistes qui se mettent en place en Egypte, en Lybie, au Maroc, au Yémen et
sans doute bientôt en Syrie et en Algérie. C’est la course vers l’obscurantisme
à qui mieux mieux.
Que voit-on au jour le
jour ?
Les quartiers sont investis de
barbus pour la majorité incapables d’une réflexion sérieuse sur la réalité,
passionnés par la vie et l’itinéraire d’un Prophète dont ils sacralisent
l’apport et la pensée, aveuglés par leurs instincts primaires où la femme
semble prendre une place de choix, vivant dans un univers où le passé islamique
est à la fois leurs présent et futur. Tout se confond en un seul et unique
versant. Aucune vision dialectique ou raisonnée de l’histoire, l’unique et
perpétuelle histoire qu’ils connaissent est celle de l’Islam. Leur monde
s’arrête et commence là, au VIème siècle de J-C, il va jusqu’à la déchéance des
Arabes après la chute du Vème califat… leur monde est sans perspectives,
immobilisé dans les rêveries d’un retour aux sources d’un Islam fort,
belliqueux, illuminé et hégémonique. C’est un rêve de barbarie dont ils font
l’exercice au quotidien contre les hommes et les femmes, contre la jeunesse qui
aspire à un futur de modernisme, de laïcité, de démocratie, une voie vers un
humanisme authentique où les dogmes religieux n’ayant plus de crédibilité, sont
relégués à la sphère personnelle, dans les mosquées, loin de la vie citoyenne
et même en rupture avec elle. Beaucoup d’entre eux sont revenus d’exil ou
relâchés des prisons suite à la chute du régime de Ben Ali.
Les Islamistes pratiquent une
politique complexe de répressions, régressions et obscurantismes. Ils profitent
de la démocratie pour s’installer, mais contestent ses pratiques et valorisations,
ses substance et réalisations. Bref, leur politique refuse d’admettre ceux qui
sont différents, qui ne sont pas Islamistes, qui ne sont pas ou ne se reconnaissent
plus dans l’Islam et ceux qui veulent que religion et politique soient séparés.
C’est l’image des Rhinocéros courant sur la scène d’Ionesco, où se trame la
critique de l’extrémisme fasciste, qui me revient à chaque fois que je
réfléchis sur la politique des religieux. Pourquoi, me diriez-vous ? Je
réponds d’abord par une phrase: je les ai vus se transformer.
Je réponds ensuite plus
longuement : la mutation culturelle est une idée inconnue chez les
Islamistes. Ils ont une vision égocentrique de la culture et de la civilisation
arabes. Tout en reconnaissant les autres religions du Livre, ils sont
convaincus que l’Islam en est l’apogée, et même une version parfaite du
monothéisme. Lorsqu’on lit la Bible, notamment l’Ancien Testament, après avoir
bien lu et bien connu le Coran, on se rend compte de l’intertextualité qui
relie les deux Livres. La réponse est facile : l’Arabie du VIème siècle
comptait beaucoup de tribus chrétiennes et des communautés hébraïques où même
certains camarades de Mahomet ont appris à lire et à écrire l’hébreux et
l’araméen, langues dominantes à l’époque, l’arabe n’ayant encore aucun système
codé et formant des dialectes divers. Ce sont les poètes préislamiques, à
travers une tradition orale longue de plusieurs siècles, qui ont déclenché et
développé la promotion de la langue arabe. Et il est assez visible, lorsqu’on a
découvert toute cette tradition, que même si le Coran est la première prose
poétique arabe, il s’inspire largement de la poésie préislamique qui l’a nourri
tout autant que les textes religieux hébraïques et chrétiens. Il ne s’agit là
d’aucune infériorisation du texte coranique, au contraire, cette brève
démonstration vise à le remettre dans son contexte originel et à en montrer la
richesse à la fois culturelle, littéraire et historique. Quant à la question de
savoir pourquoi le Coran est en versets et pas en vers, cela est facile, je
pense, il s’inspire dans sa forme prosaïque de l’Ancien Testament qui est lui
aussi en versets. Le Coran ne devait pas se confondre avec la poésie, même les
aèdes Quraychites qui ont classé Mahomet parmi les poètes furent massacrés à
une époque, pourtant elle y est présente avec force.
On voit donc, contrairement à la
vision immuable de l’histoire que proposent les Islamistes, toutes tendances
confondues, que les religions ne sont pas le produit d’un esprit statique, mais
en mouvement, en changement perpétuel. L’Histoire ne peut pas être ignorée dans
le but de servir les ambitions politiques de religieux chevronnés dont le
regard, au lieu de se poser sur les hommes qui la font, est constamment dirigé
vers le ciel, à la recherche de quelque miracle qui nous tomberait sur la tête
pour améliorer nos vies.
Pire encore, nos vies, si elles
ne s’améliorent pas, ou peu, ou même jamais, elles ne comptent pas, c’est la
vie après la mort qui est meilleure… La vie sur terre est un passage qui même
dans la misère, ne doit pas être méconnue, remise en question, nourrie de nos
révoltes et nos mécontentements. Elle doit se suffire à elle-même et on doit
s’y résigner. Dans une sorte de cercle vicieux, les Islamiques veulent
emprisonner les sociétés arabes qui se réveillent enfin, parce qu’elles
répugnent et refusent la dictature, toutes les dictatures désuètes, la
résignation, toutes les résignations aveugles, le dogme, tous les dogmes
précuits.
La transcendance absolue qui est
apparue avec la sémiticité, une des matières
fondamentales à côté de la sacralité et de la médiévalité du monothéisme, mettant l’homme en position de
faiblesse et de crainte, de fascination et d’obéissance absolues à un Dieu justicier
et centre-souverain du monde, ne peut plus fonctionner aujourd’hui en politique
et même dans la pensée humaine de façon générale. La souveraineté en politique
relève de la monarchie absolue, or les Islamistes viennent s’installer au
pouvoir dans des systèmes républicains qu’ils souhaitent transformer en
tyrannie nouvelles. Ces républiques veulent acquérir leurs droits les plus
fondamentaux et fonder un système juste et cohérent avec les réalités du monde
actuel.
C’est là que l’on voit clairement
la stratégie politique islamiste, fondée non une pragmatique du monde, mais sur
une transcendance : l’homme et le monde se trouvent dans une réalité qui
ne se définit que comme étant le signe de la réalité divine indivisible et
souveraine. Le projet islamiste est donc hégémonique et il ne peut pas en être
autrement. Pour ceux qui continuent à prôner un Islam modéré, je dirai
qu’aucune religion n’est modérée, car la religion est Passion et la modération
ne vient que de la Raison.
À ceux qui veulent définitivement
tourner cette page islamiste, je dirai qu’il est fondamental de reléguer les
religions à l’espace personnel en les séparant de la vie citoyenne et de la politique.
Il est temps de fonder une
éthique nouvelle où l’Homme aura enfin sa place dans l’Univers.
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